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segunda-feira, 11 de junho de 2012

ALLEMAGNE : Controverse sur l'étude par BASF des effets de nanomatériaux sur la santé

par MD, DL et l'équipe Avicenn


Sommaire

Point de départ de la controverse : l'annonce d'un partenariat entre le gouvernement allemand et BASF pour une étude des effets de nanoparticules sur les poumons

Le ministère de l'environnement allemand a récemment annoncé1 le lancement d’une étude sur les effets des nanoparticules sur la santé en partenariat avec l’Institut fédéral pour la sécurité et la santé au travail (BAuA) et BASF, l'un des leaders mondiaux de l'industrie chimique.
Un projet d'envergure, par sa durée - les études s'étaleront sur quatre ans - et son objet : les effets possibles à long terme sur les poumons d'une exposition à de faibles doses de nanoparticules. En fonction des résultats, des seuils maximaux d'exposition pourraient être définis afin de protéger les travailleurs.

Polémique sur l'objectivité des futurs résultats

Alors que le Ministre fédéral de l’environnement, Norbert Röttgen, se félicite de ce partenariat public-privé, soutenant que cette coopération entre organismes publics et industriel est inédite et exemplaire, d'autres remettent en cause, à l'avance, l’impartialité et l'objectivité des résultats. En cause : le fait d'avoir confié à BASF, à la fois juge et partie, la mise en oeuvre de cette étude. Car l'entreprise allemande est en effet l'un des principaux producteurs de nanomatériaux.
Certains voient en effet dans ce partenariat une source potentielle de conflit d'intérêt : "Comme si on avait demandé à Philip Morris d'évaluer la toxicité de ses cigarettes..." commentait ainsi le 16 mai "Napakatbra" sur le site Les mots ont un sens. Et Agnès Rousseaux de Bastamag de renchérir le 21 mai: "Pourrait-on confier une étude sur les méfaits du Mediator aux laboratoires Servier ? Ou une étude sur le risque nucléaire à Areva, ou sur les cancers de l’amiante au secteur du BTP ?"2. 
L'Avicenn a voulu en savoir plus

En 2010, Novethic avait souligné le rôle pionnier joué par BASF en matière de recherche, prévention et communication sur les risques associés aux nanotechnologies3. Aussi avons-nous souhaité en savoir plus. 
L'examen du site internet de l'entreprise confirme l'implication précoce et active de BASF dans le domaine de la recherche en toxicité sur les nanotechnologies ; l'entreprise y met d'ailleurs en avant le fait qu'elle est l'une des rares à réaliser elle-même des recherches sur les risques des nanomatériaux dans son propre service de toxicologie et écologie4, dont elle publie effectivement les résultats sur son site internet5. Parmi ces études, certaines établissent la toxicité de certains nanomatériaux6 ; l'entreprise n'a donc pas caché des résultats confirmant les craintes relatives aux risques associés aux nanomatériaux. Pour autant, comment s'assurer que les quelques études en question ne sont pas l'arbre qui cache la forêt, autrement dit une façon pour l'entreprise de montrer patte blanche : "voyez, nous sommes honnêtes, vous pouvez nous faire confiance"... Novethic considérait en 2010 que les entreprises leaders dans le domaine de la chimie "ont une communication transparente parce qu’elles s’adressent à leurs clients potentiels et qu’elles souhaitent les convaincre. Elles sont, de plus, surveillées de près par les agences de sécurité sanitaire et environnementale et les ONG environnementales".
Nous avons sollicité les Amis de la Terre Allemagne qui ont pu dialoguer directement avec BASF et nous transmettre des renseignements permettant d'éclairer la controverse.

(...)

lire le reste en VeilleNanos

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NOTES
1 - Long-term research project on safety of nanomaterials launched, communiqué de presse conjoint de BASF et du Ministère fédéral de l’environnement (BMU), 15 mai 2012


3 - BASF est ainsi l'une des trois entreprises repérées par Novethic en 2010 pour avoir développé une communication transparente sur les nanotechnologies de façon relativement précoce : "l’information fournie sur l’usage, la production de nanotechnologies et les risques associés est très complète" (in Nanotechnologies : quelle communication pour les entreprises européennes ?). Les deux autres entreprises sont l'allemand Bayer et le français Arkema.
4 - More knowledge - more safety, BASF
5 - Publications of the BASF Safety Research on Nanomaterials, BASF
6 - Voir notamment Short-term inhalation tests of 8 nanomaterials ;Pulmonary toxicity of a multi-wall carbon nanotube in rats after 5- or 90-day inhalation exposure ou Nano-particles - A short-term inhalation test with TiO2 in rats linked to in vitro systems

7 - Source : http://science-citoyen.u-strasbg.fr/dossiers/Nano/DGNanotechnologies/Nanomateriaux/NM_divers_nanomateriau/nano_oxydes_cerium.html

8 - Ce questionnement a été formulé par Christian Gollier, Président de la Toulouse School of Economics, comme une "privatisation des bénéfices" et "socialisation des coûts", lors du Colloque "Comment débattre des nouvelles technologies ?" organisé le 8 novembre 2011 par le Centre d'Analyse Stratégique.

9 - Voir la lettre qu'elles ont envoyée aux ministres de l'environnement ou premiers ministres des Etats européens : "Le concept visé est un mécanisme d'auto-financement, sans frais pour le gouvernement, qui rend opérationnel le principe pollueur-payeur en internalisant les coûts externes de la gestion des SVHC (NDRL : substances extrêmement préoccupantes, au titre desquelles figurent les nanomatériaux et les perturbateurs endocriniens), incite les industriels à concevoir et adopter des solutions de substitution tout en fournissant les ressources nécessaires à leur accompagnement, et soulage les finances publiques des charges administratives générées par les SVHC. Le résultat serait un gain financier important pour le gouvernement, par le transfert des coûts de gestion d’une part, mais également par les économies massives attendues de la réduction des coûts de santé publique et de management environnemental. Les fabricants de SVHC seraient soumis à une redevance minimale, qui augmenterait au fil du temps, afin de fournir des incitations et des ressources pour la recherche, le développement et la mise en œuvre de substances ou de technologies de remplacement non ou moins dangereuses. Le produit de la taxe serait versé à un fonds "solutions SVHC", administré par un organisme gouvernemental"

10 - François Hollande : Régulation des technologies et organisation de l’expertise, Votons pour la Science, 2012



Fonte: VeilleNanos
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Vejam:
a) Long-term research project on safety of nanomaterials launched